Le même jour...
Avant toute chose, je tiens à préciser que le récit que je m’apprête à vous narrer n’est ni tiré de mon imagination ni tiré d’un film américain …
Le mardi 23 Décembre était mon jour de départ de Rennes : le train de 6H10 m’emmenait tout droit à l’aéroport de Paris-Roissy Charles de Gaulle afin de prendre l’avion destination Moscou pour commencer. Etant une « habituée » des voyages en avion, même pas peur, sac sur le dos (merci Ju et Chris !), passeport et billets en main, j’étais partie !
L’accueil aux douanes russes n’était pas des plus agréables je dois bien l’avouer … en même temps, à 17H il faisait déjà nuit noire, une température inférieure à 0° (il neigeait d’ailleurs), et l’aéroport était identique à l’image que nous avons de la vie russe : froid, sombre, vétuste, perdu au milieu de nulle part et remplis d’hommes et de femmes couverts de gros manteaux à moumoute !
Deuxième avion : en route (ou plutôt en vol !), avec une heure de retard, pour Hong Kong ! Courage, plus que 10H !
Après un petit somme rapide, je vois sur l’écran que, après avoir survolés Novosibirsk (vous savez, le genre de ville dont nous avons tous lu un jour ou l’autre le nom dans un livre d’histoire et qui nous semble dans un autre monde, froid et hostile….), nous faisons demi tour et nous posons à l’aéroport. Un des stewards marmonne quelque chose en russe (bien sûr j’ai fait russe en seconde langue !) et en « anglusse » (mélange entre l’anglais et le russe, ma troisième langue !)… voyant tout le monde descendre, je suis le mouvement, comprenant finalement qu’il y a un problème technique à l’appareil … génial ! Une heure plus tard (sans préciser que l’aéroport était encore plus glauque que le précédent !) tout le monde remonte. Bon, on va peut être pouvoir y aller … Et non ! Tous les passagers ont récupéré leurs affaires et ma voisine de devant, Mariane, une norvégienne, m’explique que l’avion ne peut repartir et que nous devons attendre dans l’aéroport pendant une durée indéterminée … peut être qu’un autre avion pourra venir nous chercher de Moscou dans 4/5 heures, ou bien peut être seulement demain matin si tout va bien…. Alors, là, trop génial ! Donc, au final nous avons été enfermés (à double tour, si si, pour nous empêcher de sortir !) dans une salle de l’aéroport, sans argent russe, sans pouvoir acheter à boire ou à manger, dans le froid glacial, de 4H30 le matin à …. 18H le soir !!! Certains dormaient, un autre injuriait la compagnie à voix haute, un autre buvait ses bouteilles de vin blanc au goulot, certains commençaient à s’énerver contre le personnel qui ne parlait pas un mot d’anglais et qui avait l’air de se moquer royalement de notre condition ! Après quelques coups de pieds portés dans des portes et une mini émeute guidée par un chinois qui se prenait pour Mao, un pilote est venu chercher les passagers qui avaient un visa russe et donc pouvaient repartir vers une autre ville pour reprendre un avion. Les autres, vous attendez 14H, un avion arrive. A 14H il fallait encore attendre une heure. A 15H il fallait encore attendre une heure. A 16H … vous avez compris … finalement nous avons pu décoller à 18H30. J’en avais plus que marre ! J’appelais Flo et Max régulièrement pour leur donner des nouvelles car ils m’attendaient et, aussi, pour leur parler et me rassurer !
Enfin, 14 heures plus tard, nous quittions ce super pays chaleureux et accueillant ( !).
Par contre, ce que j’ignorais, c’est que cette mésaventure n’était que le début des complications et de mes ennuis ….
Atterrissage à Hong Kong à 2H30 du matin, la nuit de Noël … je me sentais bien seule ….
Alors bien sûr, à cette heure, pas de métro, pas de bus, pas de train et je devais rejoindre les gars à Shenzhen (à 45 minutes de transports en commun) qui, pour une histoire de visa, ne pouvaient entrer dans Hong Kong. Un chauffeur de taxi m’aborde dans l’aéroport et me propose de m’emmener à Shenzhen pour la modique somme de 1500 dollars hongkongais (soit environ 150 euros). « Laissez moi réfléchir …. Heu……….non ! ». Un deuxième, tout excité, me propose le transport avec 5 autres chinois pour 150HKD. Nous voici donc tous les six entassés dans un taxi chinois qui roule à gauche, avec les valises qui dépassent du coffre et attachées avec des ficelles. Je priais Bouddha qu’il nous dépose bien à Shenzhen et, pourquoi pas, directement devant l’hôtel.
Chose à laquelle je n’avais pas pensé: toutes les personnes sortant de Hong Kong doivent faire valider leur passeport et Visa, donc nous voici tous les 5 déposés devant la douane… Bon, Ok, maintenant ? Et bien comme la première fois, la paperasse effectuée, je suis le mouvement et monte dans un bus. Là, je commence un peu à paniquer car je ne sais absolument pas où nous emmène celui-ci et imagine même qu’il m’éloigne du quartier de l’hôtel où sont « royalement » logés les gars. Je demande directement au chauffeur de me confirmer la destination, accompagnée du Lonely Planet, mais la communication est difficile ! Arrivés à ce que je croyais être la gare ferroviaire, il descend et explique à un policier ma situation. Bref, tant bien que mal nous réussissons à nous comprendre (un peu) et il m’écrit l’adresse de l’hôtel en chinois pour que je puisse m’y rendre en taxi.
J’appelle directement Florian (je rappelle qu’à ce moment il était déjà 5 heures) qui me dit de ne pas bouger : ils viennent me chercher à cette gare ferroviaire en taxi.
5 minutes, 10 minutes, 15 minutes, 20 minutes …. (je ne vous explique pas comme le temps m’a semblé très long depuis le train de la veille à Rennes !). Coup de fil : nous ne nous trouvons pas et les indications concernant la gare ne sont pas identiques ! Nous ne sommes pas au même endroit ! On ne va jamais y arriver !
Allez hop, les gars dans leur taxi, moi dans un autre, on décide de se rejoindre à l’hôtel directement. Le chauffeur fait une moue lorsqu’il lit l’adresse en chinois : il ne semble pas connaître la rue indiquée.
Après 20 minutes de route j’aperçois enfin l’hôtel, Flo et Max devant ! Gros gros ouf de soulagement après toutes ces péripéties ! Je n’ai jamais été aussi heureuse de les voir !
Après un peu de repos (une bonne douche et 3 heures de sommeil dans un vrai lit) nous partons à la découverte d’un « petit bout » du pays ensemble.